Capharnaüm

Description

Née d’une mère maniaque d’ordre et d’un père qui ramasse et garde tout, Elsa est une collectionneuse compulsive d’objets de toutes sortes, qui par surcroît aime les araignées. Dès l’enfance, et jusqu’à sa mort, elle accumule des objets trouvés, achetés ou même fabriqués pour elle, qui finissent par encombrer sa maison qui en devient insalubre. Cette manie nuit à toutes les relations interpersonnelles d’Elsa : avec sa mère, qui l’expulse de la maison familiale ; son mari qui la quitte ; sa fille prise en charge par ses beaux-parents. Cela la mènera à rencontrer des personnages, tous plus singuliers les uns que les autres : Santerre, écrivaine dont Elsa deviendra fanatique de la personne et de son œuvre ; Melora la sculptrice, qui lui fera une tête en cire de Baudelaire pour tenir compagnie à celle de Marilyn Monroe qu’Elsa prend comme confidente ; Nadia, qui recueille tous les animaux blessés ou abandonnés qu’elle trouve ou qu’on lui apporte ; Sandrine, passionnée par les objets qui viennent des morts ; Malvina, qui ne collectionne que des choses de la mort et fera vivre à Elsa une expérience érotico-macabre avec l’effigie de son fiancé ; enfin Gaëlle, musicienne, qui a une relation amoureuse avec son violoncelle. Quand la mère d’Elsa mourra, une partie importante de ses cendres se retrouvera dans un aspirateur qui lui échoit. Soit réalité, soit conviction intime d’Elsa, la voix de sa mère se fera entendre à partir de l’aspirateur. Reproches ou conseils sur la vie qu’elle mène dominent rapidement la conscience d’Elsa. L’héritage de sa mère lui permettra quelques largesses, dont l’achat d’une Mini Cooper qu’elle adore.

Quand sa fille Céleste lui annoncera qu’elle est enceinte et qu’elle va venir la voir, Elsa pense qu’il voudrait mieux mourir que recevoir sa fille dans son désordre et s’y prépare…

Reviews

« Les objets comblent un vide en moi, je n’en possède jamais assez, toujours une nouveauté s’ajoute, presque chaque jour. Seulement, la maison n’est plus assez grande pour abriter cet amoncellement de merveilles, montagne de trésors où je me vautre. Les objets qui peuplent ma vie me parlent, ils sont pour moi un refuge, et les araignées sont ma seule compagnie. Elles ont une place d’honneur chez moi. Elles tissent leurs maisons de soie dans le ciel de mon bric-à-brac ; partout leurs toiles envahissent les plafonds, elles sont comme des voiles dans la porte d’entrée. Je suis la maman-araignée dans la toile amoureuse de ses enfants-objets. ». Établie à Ottawa depuis plus de quarante ans, Nancy Vickers a publié de nombreux romans et contes, dont les univers se trouvent à la frontière du fantastique, du gothique et de l’érotisme. Fascinée par les accumulateurs compulsifs, mieux connus sous le nom de hoarders, la romancière explore ici, dans un récit déjanté, ce syndrome de Diogène qui mène les personnes qui en sont atteintes au pire désordre, voire à la folie..