Les pieds sales

La description

Askia erre dans les rues de Paris au volant de son taxi. Une nuit, il cueille une jeune femme, Olia, qui croit reconnaître sur son visage les traits d'un homme qu'elle a photographié autrefois. Et si c'était Sidi Ben Sylla, son père ? Ce père qui a précédé Askia dans le Nord, il y a si longtemps. Ce père à qui il rêvait toutes les nuits, enfant, et dont il voudrait tant faire la connaissance. Askia continue, même à Paris, de subir la malédiction, celle qui a toujours plané sur sa famille condamnée à l'errance. De Nioro, au Sahel, chassés par la sécheresse, par la faim, parcourant les routes sous l'oeil méfiant de villageois qui ne voulaient surtout pas voir ces pieds sales s'arrêter trop longtemps. Le voyage trouvera un terme pour Askia, mais pas avant de l'avoir ramené au dépotoir des Trois-Collines, dans la ville tropicale où il s'était arrêté avec sa mère, et où il s'amusait à torturer, avec ses compagnons enfants, ces chiens qu'il n'aimait pas, surtout celui du père Lem, nommé Pontos. Certains ont les épaules mouillées, à peine échappés de la mer, d'autres ont les pieds sales parce qu'ils courent, fuient, espèrent une terre d'asile, un lieu où se reconstruire. Edem a su recréer un univers où au-delà du fait lui-même, au-delà de l'histoire récente de son pays, le Togo, nous retrouvons des personnages appartenant à la douleur du monde. Que ce soit en Afrique ou en Europe, des damnés de la terre errent sous l'oeil complice du romancier. Ce roman nous concerne tous parce qu'il a une portée universelle.Tahar Ben Jelloun

Reviews

Avec une belle maîtrise de l'art romanesque, Edem Awumey superpose les histoires, déroule son récit qui peut se lire à plusieurs niveaux.

- J-C P.

C'est excellemment bien écrit. C'est un auteur à découvrir!

- Anne Michaud/ Carl Bernier

C'est un livre sur l'errance, sur l'identité, sur les traces qu'on laisse. Un livre que j'ai adoré. Mystérieux, et chargé de sens.

- Manon Trépanier

Distance ! C'est certainement le mot-clé du roman. L'univers d'Awumey est complexe. Il peut être aliénant. C'est un roman impressionniste, déboussolant, volontairement décousu.

- Christophe Bergeron

L'intrigue est soutenue. La langue est raffinée, le style est plein d'évocations, le vocabulaire est riche et précis. Dans un écrin somptueux, Awumey nous livre la vie difficile d'un Africain exilé à Paris et qui n'est pas encore arrivé à bon port.

- Club des irrésistibles - Bibliothèques de Montréal

Le récit - il n'y a pas d'intrigue - est rondement et intelligemment mené.

- Hans-Jürgen Greif

Pour nous, c'est le roman de la rentrée. C'est un véritable écrivain qu'il faut connaître et son livre ne vous laissera pas indifférent. Un écrivain qui nous a séduits. Quelle maturité d'écriture dans ce roman. Un livre assez dense, une écriture particulière. Un livre séduisant.

- François Bugingo

Superbe chant de l'errance et de l'exil qui a figuré sur la première liste du Goncourt 2009.

- Florence Meney

À sa manière poétique et dure, Edem Awumey tient à rappeler au lecteur que l'habit ne fait pas toujours le moine.

- Valérie Lessard

Askia erre dans les rues de Paris au volant de son taxi. Une nuit, il cueille une jeune femme, Olia, qui croit reconnaître sur son visage les traits d'un homme qu'elle a photographié autrefois. Et si c'était Sidi Ben Sylla, son père ? Ce père qui a précédé Askia dans le Nord, il y a si longtemps. Ce père à qui il rêvait toutes les nuits, enfant, et dont il voudrait tant faire la connaissance. Askia continue, même à Paris, de subir la malédiction, celle qui a toujours plané sur sa famille condamnée à l'errance. De Nioro, au Sahel, chassés par la sécheresse, par la faim, parcourant les routes sous l'oeil méfiant de villageois qui ne voulaient surtout pas voir ces pieds sales s'arrêter trop longtemps. Le voyage trouvera un terme pour Askia, mais pas avant de l'avoir ramené au dépotoir des Trois-Collines, dans la ville tropicale où il s'était arrêté avec sa mère, et où il s'amusait à torturer, avec ses compagnons enfants, ces chiens qu'il n'aimait pas, surtout celui du père Lem, nommé Pontos. Certains ont les épaules mouillées, à peine échappés de la mer, d'autres ont les pieds sales parce qu'ils courent, fuient, espèrent une terre d'asile, un lieu où se reconstruire. Edem a su recréer un univers où au-delà du fait lui-même, au-delà de l'histoire récente de son pays, le Togo, nous retrouvons des personnages appartenant à la douleur du monde. Que ce soit en Afrique ou en Europe, des damnés de la terre errent sous l'oeil complice du romancier. Ce roman nous concerne tous parce qu'il a une portée universelle.Tahar Ben Jelloun