Pleins feux sur une déléguée commerciale – Ana María Bedoya à l’ambassade du Canada en Colombie

Pleins feux sur une déléguée commerciale – Ana María Bedoya à l’ambassade du Canada en Colombie

By Gabrielle Etcheverry Date: Mars 15, 2024

Pleins feux sur une déléguée commerciale – Ana María Bedoya à l’ambassade du Canada en Colombie

La Colombie est la quatrième économie d’Amérique latine et le cinquième partenaire commercial bilatéral du Canada dans la région. L’année dernière a marqué les 70 ans des relations bilatérales entre le Canada et la Colombie. Le pays dispose d’un remarquable marché du livre, dont l’importance et la taille ne cessent de croître au sein du grand marché latino-américain et hispanophone.

Plus tard ce mois-ci, Livres Canada Books retournera en Colombie pour participer à la Feria internacional del libro de Bogotá (FILBo) [Foire internationale du livre de Bogotá] avec le soutien de l’ambassade du Canada en Colombie. Notre présence à Bogotá fait suite à notre programme de Mentorat – Accompagnement sur la Colombie en 2023 et à notre mission exploratoire en Colombie en 2017, entre autres activités tenues sur ce marché au fil des ans. Habituellement prévue fin avril et début mai pour coïncider avec la Foire internationale du livre de Buenos Aires, la FILBo se déroule sur une période de deux semaines. Il s’agit d’une foire du livre mixte, à la fois destinée au grand public et aux professionnels, qui présente des événements littéraires et culturels, tant sur le site principal de la foire que dans la capitale et d’autres régions du pays.

Parmi nos principaux partenaires sur le marché colombien du livre figurent l’ambassade du Canada en Colombie et le Service des délégués commerciaux, qui aide les entreprises canadiennes à se développer à l’étranger en les mettant en contact avec un réseau de délégués commerciaux dans plus de 160 villes du monde, avec des occasions d’affaires internationales, et avec des programmes de financement et de soutien.

Avant de retourner à la FILBo, nous avons échangé avec Ana María Bedoya, déléguée commerciale pour les arts et les industries créatives à l’ambassade, pour l’interroger sur son rôle à l’ambassade, sur la situation du marché du livre en Colombie et sur la façon dont les éditeurs canadiens peuvent collaborer avec le Service des délégués commerciaux pour réaliser des percées ou accroître leurs activités sur ce marché important de l’Amérique latine.

1. Qui êtes-vous et que faites-vous?

Je m’appelle Ana María Bedoya et je détiens un diplôme universitaire en gouvernement et relations internationales. Je travaille dans le domaine du commerce international et de la coopération internationale depuis plus de cinq ans. Je parle quatre langues (anglais, français, portugais et espagnol), et c’est la première fois que je travaille dans le domaine des industries culturelles et créatives.

 2. Décrivez en quelques mots le service des délégués commerciaux de l’ambassade du Canada en Colombie.

Il s’agit d’un service très dynamique composé de sept sous-secteurs : édition, audiovisuel, musique, arts de la scène, médias numériques interactifs, arts visuels et appliqués, et musées et patrimoine. Le secteur a commencé ses activités en 2019, lorsque l’ancien président colombien a donné la priorité à l’économie culturelle et créative en tant que moteur du développement du pays. Nous cherchons à soutenir et à faciliter l’internationalisation des entreprises créatives canadiennes qui sont prêtes à se lancer sur les marchés internationaux et qui s’intéressent au marché colombien.

3. Quand avez-vous commencé à travailler à l’ambassade et comment votre rôle a-t-il évolué depuis?

Je suis à l’ambassade depuis près de cinq ans. J’ai rejoint la section Immigration en 2019. Puis, avec le déclenchement de la pandémie, je suis passée à l’équipe du développement international. Je fais partie du service des délégués commerciaux depuis juin 2023. Chaque section est très différente, c’est donc une expérience enrichissante, et mon rôle est toujours différent.

4. Quelle est l’industrie culturelle avec laquelle vous collaborez le plus par l’intermédiaire de l’ambassade?

Le Canada est un partenaire bien connu dans le secteur audiovisuel en Colombie, mais des industries telles que la musique, les arts de la scène et l’édition sont également importantes. La Foire du livre de Bogotá a été un événement essentiel que nous avons soutenu au fil des ans, en partenariat avec Livres Canada Books. De plus, nous avons aussi constaté un intérêt croissant pour les expériences immersives et interactives.

 5. Quel est le plus grand défi que vous avez eu à relever dans le cadre de vos fonctions? OU Quel est le plus grand projet sur lequel vous avez travaillé dans le cadre de vos fonctions?

Pour ma première année à ce poste, le plus grand défi, le plus grand projet sera de continuer à positionner le Canada comme un partenaire de choix pour le secteur. C’est donc aussi une excellente occasion de mettre en valeur la diversité culturelle et le potentiel d’innovation du Canada. Le Canada et la Colombie partagent une incroyable diversité culturelle; par conséquent, l’intérêt de ce marché pour les contenus canadiens ne cesse de croître.

6. Quelle est l’importance du secteur culturel en Colombie et quel est le rôle des livres au sein de ce secteur?

Les industries culturelles et créatives représentent 3 % du PIB de la Colombie, et il est essentiel de comprendre la culture colombienne pour y faire des affaires. Avec la croissance des villes et l’augmentation des revenus, l’intérêt pour la culture s’est également accru pour répondre à la demande d’une classe moyenne qui exige davantage de choix en matière de voyages et de loisirs.

Des écrivains comme Gabriel García Márquez, Candelario Obeso et Rafael Pombo sont des références dans la tradition littéraire colombienne. Des événements tels que la Foire internationale du livre de Bogotá, le Hay Festival et d’autres foires du livre régionales ont lieu tout au long de l’année dans le pays. Ils rassemblent des écrivains, des artistes, des journalistes, des poètes, des musiciens et des créateurs provenant des quatre coins du monde, qui viennent à la rencontre d’un public avide de littérature.

Il existe plus de 1 600 bibliothèques (1 550 publiques) et plus de 480 librairies réparties dans le pays, ce qui fait de la Colombie le troisième pays d’Amérique du Sud pour le nombre d’espaces de lecture.

7. Quelle est la chose la plus importante que les éditeurs canadiens doivent garder à l’esprit lorsqu’ils travaillent sur le marché du livre colombien? De quelle manière doivent-ils adapter leurs stratégies de marketing à ce marché?

Les éditeurs canadiens doivent garder en tête que l’établissement de relations à long terme est très important pour les entreprises colombiennes, et que cela exige du temps. Il faut donc maintenir une communication constante, rester engagé et être prêt à faire face à des retards. La maîtrise de l’espagnol constitue un bon atout.

La Colombie dispose d’un secteur de l’édition très professionnel et diversifié, mais qui connaît également une croissance et un développement continus. Il est donc parfois difficile pour les maisons d’édition de petite et moyenne taille de nouer des relations avec des acteurs internationaux.

8. Pouvez-vous identifier une occasion à venir pour les éditeurs qui cherchent à établir des relations commerciales et à exporter leurs livres sur ce marché? Quel est le principal défi auquel ils pourraient également être confrontés?

Le Canada est un pays de référence pour les Colombiens, ce qui ouvre de nombreuses portes aux échanges culturels et donc au secteur de l’édition. J’aimerais encourager les éditeurs canadiens à sonder de plus près le marché colombien, car il existe non seulement des possibilités de distribution et de traduction, mais aussi des occasions de coédition.

L’un des défis à relever a trait au nombre de lecteurs de l’anglais ou du français, qui n’est généralement pas très élevé. Les éditeurs locaux sont donc toujours à la recherche de financements internationaux pour la traduction d’ouvrages en espagnol.