Les héritiers de la mine

La description

Au début, on ne sait pas trop sur quel pied danser. LeFion, l'un des 21 enfants, prend la parole, mais c'est pour nous expliquer qu'il ne comprend rien à toute cette histoire dont il n'a été que le témoin lointain. Puis c'est au tour de LaPucelle de parler: pour masquer la vérité. Puis vient LaTommy qui, elle, sait tout. Elle en a lourd sur le coeur, mais elle se tait un peu malgré elle. Ensuite défilent l'un après l'autre ElToro, Émilien et Geronimo, tous obsédés par une question: qu'est-il arrivé à L'Adoptée, la soeur jumelle de LaTommy? Que s'est-il passé au juste dans la mine? Un drame a eu lieu, c'est certain, mais pour quelle raison et comment? Ainsi, jusqu'à la fin, le lecteur est tenu en haleine. Il sait comme les autres. En même temps, il ignore tout. Un vrai suspense...

Reviews

« Jocelyne Saucier, fort habile, propose un véritable suspense. Mais un suspense familial, en quelque sorte, où sont progressivement dévoilés les liens, les conflits, les trahisons qui soudent les membres de ce clan bien particulier, et où l'évocation du monde minier prend valeur de métaphore. » Francine Bordeleau, La Gazette des femmes

D'un roman à l'autre, Jocelyne Saucier nous entraîne dans un univers complètement différent. Son premier roman, La vie comme une image, une bulle intimiste qui raconte l'histoire d'un meurtre invisible, a été finaliste au Prix du Gouverneur général du Conseil des Arts du Canada. Les héritiers de la mine, finaliste au Prix France-Québec Philippe-Rossillon, est un suspense psychologique où le monde souterrain rejoint une douleur qui refuse de se nommer. Dans son dernier roman, Jeanne sur les routes, l'auteure nous plonge dans une quête d'amour impossible au coeur de la Babel communiste qu'était Rouyn-Noranda dans les années trente. Jocelyne Saucier est née au Nouveau-Brunswick mais vit en Abitibi. À la fin de l'été, plusieurs familles avaient quitté Norco. Lasses d'espérer sans espoir, épuisées, harassées, écrasées par le soleil et la guerre que nous leur faisions, les familles partaient, avec ou sans leur maison, leur tacot rempli à ras bord de marmaille, de boîtes, d'objets sans nom, et, avant de quitter la ville, elles faisaient un détour par notre maison, leur vieille auto hoquetant sous la charge, et dans un tintamarre de klaxon, de ferraille et de hurlements de colère, le père, la mère et les enfants, le visage furibond, le poing tendu, les yeux exorbités, nous injuriaient comme ils n'avaient jamais osé : « Restez en enfer, bande de sauvages ! Crevez dans votre merde, espèces d'arriérés mentaux ! » Nous avions gagné.