Une première expérience à Francfort

Une première expérience à Francfort

By Cédric Boutin Date: Janvier 26, 2022

À l’occasion du lancement de notre nouveau balado destiné aux exportateurs émergents, Des débutants aux experts en foires du livre, notre agent des communications, Cédric Boutin, nous parle de sa première participation à la Foire du livre de Francfort en octobre dernier.

 

Du 20 au 24 octobre 2021, le secteur international de l’édition s’est réuni à Francfort pour la première fois depuis le début de la pandémie. La 73e édition de la Foire du livre de Francfort avait comme devise « Re:connect: Welcome back to Frankfurt » (Renouons : bon retour à Francfort). Mais pour certains d’entre nous, il s’agissait d’un premier contact avec la plus grande foire du livre au monde; c’était aussi pour nous une première occasion de nouer des contacts avec des acteurs de l’industrie.

Lorsque je me suis joint à Livres Canada Books à titre d’agent des communications à l’été 2021, la possibilité de voyager pour assister à des conférences et à des foires a été évoquée, mais à l’époque, cela ressemblait davantage à un beau rêve. La plupart d’entre nous avaient à peine quitté leur maison depuis un an, et encore moins le pays. Avec l’augmentation des taux de vaccination et la stabilisation du nombre de cas de COVID, nous avons eu le sentiment d’un retour à la normale dans notre environnement quotidien. C’était encourageant quant à notre espoir de participer à la Foire du livre de Francfort, dans le cadre du projet Canada, invité d’honneur, un projet planifié depuis plusieurs années mais qui avait été reporté à cause de la pandémie. Toute notre équipe ainsi que de nombreux autres partenaires travaillaient d’arrache-pied à ce projet, avec une certaine incertitude à propos de son déroulement. Heureusement pour nous, le gouvernement canadien a autorisé les voyages d’affaires, et la Buchmesse (comme on l’appelle en allemand) a réalisé un travail incroyable pour faire en sorte que le site de la foire soit un espace sûr, permettant d’accueillir un nombre limité de visiteurs. Nos espoirs se sont concrétisés et nous avons réservé notre billet pour l’Allemagne.

Sérendipité

Sept cent trente et un jours après la dernière édition en personne de la foire, Francfort s’est à nouveau transformée en un marché de contenus et une célébration du livre, accueillant 73 500 participants et 2 000 exposants de plus de 80 pays. Moi qui assistais à la foire pour la première fois, j’ai été surpris par l’ampleur de l’événement – le site, les stands, les activités. Après avoir échangé avec plusieurs de nos exposants canadiens, dont certains venaient à Francfort depuis des décennies, j’ai vite compris que l’édition de cette année était tout à fait particulière. En comparaison, la dernière édition en personne, en octobre 2019, avait accueilli plus de 300 000 personnes provenant de 100 pays, ainsi que 7 500 exposants. Beaucoup de ceux qui n’en étaient pas à leur première participation ont trouvé que l’atmosphère était beaucoup plus calme, cette année. S’ils étaient moins occupés qu’à l’habitude, les éditeurs disposaient de plus de temps pour rencontrer leurs collègues, partenaires commerciaux et amis. Les couloirs où l’on voyait autrefois les exposants courir d’un stand à l’autre pour arriver à temps à leur rendez-vous étaient désormais le lieu de conversations plus longues et présentaient un potentiel accru de transactions. La Foire du livre de Francfort rassemble des personnes dont le métier est celui des idées et leur offre un espace de discussion. Même si l’édition 2021 était bien différente de ce à quoi les visiteurs de la foire étaient habitués, ceux-ci ont réussi à trouver le moyen d’apprécier ce qui rendait cette année si particulière.

Un environnement sûr

Afin de garantir la sécurité de tous les participants, les organisateurs de la Frankfurter Buchmesse avaient élaboré un plan de santé et de sécurité complet pour l’événement, conformément à la réglementation sur la COVID-19 édictée par l’État de Hesse, et en étroite collaboration avec les autorités sanitaires locales et le Centre des congrès de Francfort. Pour être admis, les visiteurs devaient démontrer qu’ils remplissaient les conditions requises, c’est-à-dire présenter une preuve de vaccination ou un résultat négatif au test de dépistage de la COVID-19. L’aménagement spacieux de tous les niveaux dans les halls d’exposition et le nombre total limité de participants ont permis d’éviter tout encombrement. Dans l’ensemble, nous avons eu l’impression d’évoluer dans un environnement extrêmement sûr, qui nous a permis de partager notre passion pour les bonnes histoires et faire l’expérience de la créativité.

Un moment que nous attendions depuis longtemps

Dire que nous étions excités d’être là serait un euphémisme. Même si tout le monde portait un masque, nous pouvions voir les sourires transparaître lorsque nous saluions les uns et les autres au nouveau stand du Canada, dans le hall 6.0. C’était réconfortant de voir à quel point c’était important pour tout le monde d’être là, car cela représentait un pas dans la bonne direction après une année et demie difficile, sur le plan tant personnel que professionnel. Au cours de mes premiers mois chez Livres Canada Books, je m’étais rendu au bureau à quelques reprises seulement, et j’avais rencontré certains de mes collègues uniquement sur Zoom. Nous étions quatre à nous rendre en Allemagne, et trois d’entre nous participaient à la foire pour la première fois. Cette occasion particulière nous a permis de créer des liens au sein de notre équipe, d’en apprendre plus sur les rôles de chacun chez LCB et sur nos expériences respectives dans le secteur de l’édition. Francfort nous a donné l’occasion non seulement de mettre des visages sur certains des noms (et adresses électroniques) avec lesquels nous avions communiqué tout au long de la pandémie, mais aussi d’être témoins de l’effet d’un événement comme celui-ci sur les éditeurs indépendants.

La Buchmesse est un événement commercial majeur qui favorise les liens entre des acteurs importants sur leurs marchés respectifs. Grâce à la Foire, les éditeurs peuvent ouvrir la voie à des modèles commerciaux innovants dans le secteur, comme cela a été évoqué lors de la table ronde sur les droits avec nos éditeurs canadiens. On ne peut pas tout faire en mode virtuel, comme nous avons pu le constater après avoir passé la semaine à Francfort. « Le désir d’interactions en personne rassemble une fois de plus à Francfort le secteur international du livre et de l’édition », a déclaré Juergen Boos, directeur de la Foire du livre, lors de la conférence de presse d’ouverture de l’événement. « La reprise des affaires, cependant, ne signifie pas que les choses sont maintenant revenues à la normale. » Alors que nous entrons dans une nouvelle année de pandémie, nous surveillons de très près, comme beaucoup d’entre vous, la manière dont les organisateurs de foires du livre et d’autres événements réagissent à des situations et à des contextes en constante évolution. Mais aujourd’hui plus que jamais, nous reconnaissons à quel point il est important d’avoir des rencontres en personne avec nos collègues et partenaires, tant au Canada qu’à l’étranger.

Avec le recul, je suis heureux d’avoir eu l’occasion de participer à la Foire du livre de Francfort. Cette expérience m’a permis de mieux comprendre le secteur de l’édition, de voir des personnes que LCB a pour mandat d’appuyer et de constater l’importance de tels événements pour la vente de droits. La foire, après tout, est un carrefour où se croisent les gens et la culture, et j’ai très hâte d’y retourner, cette fois pour renouer avec les gens rencontrés.