Description

Les collectivités marginalisées ressentent avec une acuité particulière le besoin de négocier les conditions de la mémoire culturelle dont elles sont porteuses et qu’elles donnent à entendre dans leurs discours. Dans ces cas-là, l’identité n’est plus stable, mais elle se déplace, migre vers d’autres codes. En s’appuyant sur les concepts de conscience diasporale et d’itinérance, François Paré propose d’explorer ici une autre façon d’imaginer les cultures et les langues de l’exiguïté.

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Les collectivités marginalisées ressentent avec une acuité particulière le besoin de négocier les conditions de la mémoire culturelle dont elles sont porteuses et qu'elles donnent à entendre dans leurs discours. Dans ces cas-là, l'identité n'est plus stable, mais elle se déplace, migre vers d'autres codes. Ici, on parlera le corse, le galicien, le français ou le navajo ; là, on choisira de fusionner avec la culture dominante et l'exonomie sera de règle : on parlera le français, l'espagnol, l'anglais. Dans les sociétés minorisées, l'identité collective est liée à cette écologie de l'alternance et à ces rythmes particuliers de la présence et de l'absence. Est-ce une perte ? Oui, sans aucun doute. Une perte de la permanence surtout, une impression de disjonction. Mais cette perte ne doit pas occulter pour nous la merveilleuse complexité des stratégies d'ouverture et des accommodements qui caractérisent les marges fugaces de notre monde.