Dans Jean Marc Dalpé. Ouvrier d’un dire, l’œuvre riche et consacrée de cet auteur – triple récipiendaire du prix du Gouverneur général – est mise sous la loupe de dix-sept spécialistes de la littérature, dont Lucie Hotte, François Ouellet, Dominique Lafon et Mariel O’Neill-Karch, et éclairée par les phares de créateurs, dont Robert Dickson (prix du Gouverneur général). L'ouvrage constitue un premier examen en profondeur de l'œuvre de Dalpé dont la création – théâtrale, poétique, romanesque et télévisuelle – est reconnue depuis ses premières manifestations, il y a de cela près de 30 ans. Les chercheurs parcourent d’abord la langue de Dalpé, «obscure, compacte, fulgurante », et explorent les résonances culturelles et collectives qui habitent ce langage «pétri et poli». Puis ils analysent le sous-texte, le non-dit riche, et le tragique qui en émane, «… sourd, brutal, invisible comme le vent et qui éparpille les êtres… ». Ensuite ils se penchent sur les rapports de force entre les personnages, le noyau œdipien et la fiction du bâtard dans l’œuvre de Dalpé. Enfin ils définissent l’ouvrier d’un dire comme acteur social, dont l’influence pénètre les générations créatrices qui le suivent. Publiés sous la direction de Stéphanie Nutting et François Paré, les articles qui composent Jean Marc Dalpé : ouvrier d’un dire sont issus du colloque tenu à l’Université de Guelph en septembre 2004. « […] l’écriture de Jean Marc Dalpé fracture le silence, répète à qui veut l’entendre, jusqu’à la vocifération, la nécessité absolue de la voix, source de toute affirmation et de toute dignité. »