Description

Seize temps noirs pour apprendre à dire kuei raconte ces moments et ces gestes dont on ne parle pas et qui pourtant illustrent les proximités et les solidarités entre les communautés noires et autochtones au Québec. Histoire, scènes, archives se recoupent, se répètent en seize fragments, comme autant d’improvisations musicales, pour réimaginer à partir d’une perspective noire, l’histoire et les possibilités de la rencontre des peuples au-delà de la violence coloniale.

Extrait:

Comme Palma Disco je veux accélérer ou ralentir la radicalité noire pour atteindre 110 ou 120 ou 130 bpm, arriver là où elle pourrait rejoindre les brèches décoloniales, là où elle pourrait dire kuei. La modernité occidentale, comme le monde qu’elle continue de créer sur le continent qu’elle a appelé l’Amérique, doit son existence à la production de l’abjection noire et à la production de l’absence autochtone. J’occupe et suis occupé par la première de ces productions. Et je veux tendre, là où je suis, vers celles et ceux qui occupent et sont occupés par la seconde, pour devenir ensemble en excès de ce qui nous occupe. Seize temps, c’est-à-dire seize tentatives, interruptions, invitations et erreurs pour proposer quelque chose comme des possibilités de relations libératrices et décoloniales noires et autochtones au Québec.

Reviews

Les brèches et les fissures, les gestes militants et les imaginations radicales se déplacent, se replacent, se recomposent, s’ajustent. Quelle sera leur texture??.

Il est des essais dont on voudrait, pour les respecter, imiter le rythme, calquer la syntaxe, voire copier la silhouette des paragraphes: sans les plagier, il s’agirait plutôt d’en prolonger l’écriture, de donner à voir les échos entre une pensée et une autre, le plaisir discret d’une rencontre.

- Renato Rodriguez-Lefebvre